Dans le cadre de l'objet d'étude, "le personnage de roman du XVIIe siècle à nos jours", les repères posés en classe de seconde, autorisent une étude plus autonome en première, comme par exemple un travail en lien avec l'actualité littéraire, qu'il s'agisse de prix décernés par des lycéens ou de manifestations nationales autour du livre.
Cette approche participe à la formation d'une "conscience esthétique de la littérature, du goût pour la lecture des œuvres et pour l'écriture".
Nous avons choisi de proposer une activité singulière, mais conforme à ces visées, qui affûte les compétences des lecteurs.
Ils auront la possibilité de les réinvestir dans des échanges vivifiant la confrontation textuelle, dans la lecture cursive aussi bien que dans une forme originale d'écriture d'invention.
Le marathon des mots se déroule chaque année à Toulouse. Il propose la lecture d'œuvres autour d'un thème choisi, en l'occurrence "Littératures des Sud" conduit par des professionnels, comédiens, auteurs, acteurs.
Sollicités par l'inspectrice déléguée à l'Action culturelle, nous avons confectionné la plaquette de présentation de cette manifestation culturelle, destinée à la jeunesse [...].
C'est une démarche didactique articulée autour de formes variées de lectures et d'écriture, en lien avec la préparation du baccalauréat, que nous allons rendre ici.
L'Inspection Générale des mathématiques, par l'intermédiaire des IPR, a envoyé à l'ensemble des professeurs de mathématiques un courrier qui se terminait par : "Concernant le baccalauréat, dès la session 2015 et pour les séries S, ES-L, STI2D-STK, STMG, l'un des exercices proposés sera conçu dans l'esprit de la version "évaluation avec prise d'initiative", telle que présentée dans la banque d'exercices publiée sur EDUSCOL."
L'expérience de Fabien Aoustin présentée dans cet article devrait enrichir cette base d'exercices : l'autonomie, l'initiative et la créativité des élèves sont encouragées, valorisées, évaluées.
Les nouveaux programmes de lycée nous offrent un choix difficile : trois recueils essentiels, aux parcours associés ambitieux et engageants. De prime abord, étudier Alcools avec une classe de lycéens semble délicat : des références complexes, un lexique souvent abscons, des poèmes longs aux thématiques peu communes… Et pourtant ! Bien des textes de ce recueil si célèbre sont déjà familiers aux élèves : « Le Pont Mirabeau », « La Chanson du Mal-Aimé » ou encore « Nuit rhénane » ont souvent été lus dans les années précédentes. Alcools est un recueil à la lecture aisée : il permet tout autant une lecture buissonnière, au gré des humeurs ou du temps disponible, qu’une lecture suivie qui permet d’en saisir la structure si musicale. Et que dire de cet univers, féerique, légendaire, mythique et mystique, qui se double de poèmes sur la ville, étrangement familiers ?
Le parcours associé propose d’interroger, au fil des études de textes, la modernité poétique d’Apollinaire. Ce fil conducteur permet de construire une séquence qui s’ouvre sur les héritages poétiques d’Apollinaire, comme la littérature médiévale, dont le poète, grand lecteur dès son plus jeune âge, réécrit bien souvent les motifs les plus célèbres. C’est également l’occasion d’observer la manière dont sa poésie se nourrit de références aux légendes et mythes antiques ou nordiques, aux textes bibliques, aux origines du lyrisme poétique, en un mouvement syncrétique d’une incroyable fécondité. Tout un passé historique, littéraire et évidemment poétique, se trouve ressaisi par le poète et lié à la modernité des thèmes et des formes.
Cette année est enfin marquée par la nécessité de travailler avec les élèves de nouvelles méthodes. Le choix, pour les textes de l’oral du baccalauréat, de la lecture linéaire nous offre l’occasion de renouveler l’approche des textes avec les élèves. Plus souple, plus spontanée parfois, l’analyse linéaire est particulièrement évidente avec les poèmes de Guillaume Apollinaire. Elle permet aux élèves de s’intéresser à la structure des poèmes, à la manière dont ils évoluent, vers après vers, et à l’analyse en finesse des procédés stylistiques et poétiques. Afin de ne pas cantonner l’entraînement à l’essai à la séquence sur la littérature d’idées, une fiche élève vous propose également de faire écrire les élèves de filières technologiques autour d’un thème à la fois présent dans Alcools et familier aux adolescents : la tour Eiffel, et les controverses, aujourd’hui si amusantes, qui ont accompagné sa construction.
Comment interroger la modernité poétique ?
Une fois posée la question des héritages poétiques, ce hors série vous propose trois manières de construire une séquence afin d’interroger, à l’aide d’outils et de références variées, la modernité poétique de l’œuvre. Ouvrir ce travail sur la poésie du monde urbain permet aux élèves une appropriation aisée du recueil : ce monde des villes est toujours le leur aujourd’hui, les paysages sont familiers, les sensations déjà vécues. La poésie du XXe siècle est également fascinante dans les liens qu’elle tisse avec la peinture, et l’on proposera aux élèves, par le biais d’analyses iconographiques, d’observer la façon dont ces deux arts se sont nourris l’un de l’autre à la charnière des XIXe et XXe siècles – et dont Guillaume Apollinaire, poète et critique d’art, est un des meilleurs exemples.
Pour ensuite approfondir ce que l’on peut entendre par « modernité poétique », il sera temps de s’intéresser à la thématique de l’ivresse dans le recueil. Ce thème fascinant permet alors de reprendre en classe les fondements de la poésie dionysiaque, troublante et mystique. Mais l’ivresse, pour être parfois celle des sens, est surtout celle des possibles poétiques. Ivresse de tout comprendre, ivresse de tout dire. Dans cette universalité de l’écriture poétique, les élèves seront sans doute, comme nous, sensibles à l’aspect si intime de ces textes, capables d’allier une image grandiose du poète-prophète et l’expression personnelle d’une souffrance amoureuse si humaine.
Afin d’ouvrir cette étude dans le cadre du parcours associé, nous vous proposons de travailler autour d’un thème essentiel de la modernité poétique : l’écriture du rêve. Autour de trois poèmes célèbres, les élèves découvriront les différentes évolutions poétiques de la charnière des XIXe et XXe siècles, et ce, d’autant plus aisément que leur thème est commun. Du sonnet verlainien au poème en prose d’Aloysius Bertrand, jusqu’à l’écriture surréaliste qui construit un « objet poétique » mêlant dessin de Man Ray et illustration poétique de Paul Éluard, le rêve est un thème privilégié de cette période qui a tant interrogé ses sens profonds et ses liens avec l’inconscient humain. [...]"
"L'inscription de l'oeuvre de Stendhal au programme de première [1ère] laisse percevoir les hautes ambitions des nouveaux programmes, qui proposent ici un roman riche, et surtout long, ce qui a souvent pour premier effet de décourager les lycéens !
L'enjeu de la séquence présentée dans ce hors-série est donc de rendre accessible toute la complexité de cette oeuvre, essentielle dans l'histoire littéraire, et de faire découvrir aux jeunes lecteurs l'un des personnages les plus emblématiques de notre culture commune : Julien Sorel, jeune homme tout en exaltation, capable du plus grand ridicule comme du plus émouvant panache.
Les séances laissent une large place à la lecture à voix haute en classe, qui permet de s'assurer de la bonne compréhension des pages essentielles de l'oeuvre, ainsi qu'à la lecture linéaire qui prépare les élèves à l'épreuve orale.
De nombreuses séances proposées dans ce hors-série vont amener les élèves à parcourir l'oeuvre intégrale, roman en mains, et à circuler entre les chapitres.
Enfin grâce au choix de différents angles d'étude, les futurs bacheliers pourront se construire une banque d'arguments pour le sujet de dissertation, les nombreux extraits accompagnant la séquence pouvant servir de vivier à citations [...]"
"La nouvelle épreuve orale du bac réhabilite une méthode que l'on croyait disparue de l'enseignement secondaire : l'explication dite linéaire.
Elle faisait loi jusqu'au début des années 1980 mais, sous divers noms (la lecture méthodique entre autres), elle avait cédé sa place à une version orale du commentaire composé.
Il ne s'agira pas ici de recenser tous les outils de l'étude stylistique, qui restent valables, quelque soit la méthode, mais de dégager ce qui fait la spécificité de la lecture linéaire, et d'appliquer celle-ci aux quatre grands types de texte."
"Dans la perspective du nouveau baccalauréat, aborder le commentaire de texte avec nos élèves ne constitue pas un changement. Tout enseignant est déjà rompu à cet exercice conventionnel. Ces dernières décennies, les approches didactiques ont évolué de manière à rendre l'analyse textuelle moins formaliste, plus centrée sur les théories de la réception et la construction d'un sens qui implique la subjectivité du lecteur. Le commentaire d'un élève de 2nde ou de 1ère ne peut se réduire à un exercice de style. Ce qui importe est de donner à l'élève la possibilité d'investir le texte à partir de ses propres émotions pour le guider vers une analyse distanciée. Le texte officiel nous y invite : "Le commentaire porte sur un texte littéraire en lien avec un des objets d'étude au programme", mais n'est pas extrait d'un des textes imposés. L'élève "présente de manière organisée ce qu'il a retenu de sa lecture et justifie par des analyses précises son interprétation et ses jugements personnels." Le dernier adjectif impose la prise en compte de cette subjectivité dans l'interprétation textuelle.
La difficulté actuelle résulte davantage d'une approche différente de celle qui se pratique désormais en vue de l'oral du baccalauréat : il faut donc parallèlement former les élèves non pas çà une démarche qui déroule le texte étape par étape, mais à une analyse qui balaie la totalité du texte, regroupant en faisceaux des indices de sens épars, selon une logique progressive. Pour susciter l'intérêt de tous, élèves de 2de ou de 1re, la démarche formative proposée ici s'appuie sur des approches impliquant leur investissement subjectif, émotif et cognitif."
"La contraction de texte, exercice présent dans nombre de concours (Grandes écoles scientifiques, concours de la fonction publique), associe plusieurs compétences : entre autres, compréhension, logique, maîtrise de l'expression.
Il s'agit en effet de restituer - de manière concentrée et avec neutralité - le déroulement de la pensée tel qu'il apparaît dans le texte, sans sauter d'étape et sans se perdre dans les détails. Il faut donc faire preuve de précision, tant dans l'analyse des différentes étapes de l'argumentation que dans la reformulation.
C'est un exercice assez technique, frustrant pour ceux qui aiment exprimer des positions personnelles, mais dans lequel les élèves peuvent rapidement progresser à condition d'être attentifs et suffisamment méthodiques."
"Le retranchement du monde a revêtu au fil du temps des significations et des acceptations diverses jusqu'à récemment où il s'est imposé à tous, paré d'un nouveau nom.
Nous allons donc l'envisager en parcourant d'illustres pages à travers cette interrogation : confinement, temps perdu ou temps retrouvé ?
Cette question, à la croisée des préoccupations de nos élèves et des nôtres, rejoint celles que pose la littérature. Des philosophes antiques, des humanistes à l'écrivain emblématique de l'enfermement, Marcel Proust, chacun rapporte un éclairage personnel et cependant universel.
Le parcours littéraire diachronique proposé a pour but de montrer à nos élèves que les textes patrimoniaux recèlent d'étonnantes résonances contemporaines et peuvent aider à appréhender autrement des moments de vie parfois difficiles comme ceux que nous avons tous vécus. Diverses activités d'observation et d'écriture permettront aux élèves de découvrir Montaigne et Proust, de voir comment chacun aborde la solitude, le retrait du monde.
Lire pour écrire, écrire pour comprendre autant de pistes sont suggérées pour offrir à chaque élève des clés de lecture, des invitations à mieux maîtriser l'art de rédiger, ainsi qu'un entraînement à l'exercice conventionnel du commentaire."
"En classe de 2de, l'objet d'étude" La littérature d'idées et la presse au XIXe siècle au XXIe siècle "permet de questionner, dans une approche artistique et culturelle, le rapport entre littérature, journalisme, critique et photographie. Conduire nos élèves à réfléchir au pouvoir de l'image, à sa construction, à ses enjeux et à son omniprésence dans nos vies nous semble nécessaire, et peut être également envisage dans la spécialité "Humanités, littérature et philosophie". Aussi proposons-nous une séquence bâtie autour du regard, celui de la photographie et celui qui subit le choc des images. Elle mobilise les compétences transversales de confrontation, d'analyse et d'interprétation dans un parcours intégrant étude de la presse et approche éthique et artistique, orienté vers la lecture cursive du roman de Jérôme Ferrari. A son image. [...]"
"Les enseignants, et tout particulièrement les professeurs de français de collège et de lycée, demeurent les premiers au front pour analyser les textes littéraires. Pour autant, ont-ils bien conscience qu'eux-mêmes ont acquis un statut de personnage ? En parcourant l'histoire des genres et en premier lieu celle du roman, il semble intéressant d'examiner si leur place est conforme à leur position sociale. Si la troisième République a contribué à forger une haute image de l'enseignant, sa représentation a été écornée au lendemain de la défaite de 1940, avant que les événements de 1968 n'en révèlent de nouvelles failles. Des écrivains comme Charles Péguy, les deux "Marcel", Aymé et Pagnol, Annie Ernaux ou Daniel Pennac se sont emparés du thème de l'école en interrogeant, derrière des façons d'enseigner les mutations d'une société française tout à la fois amoureuse de son école et constamment en conflit avec elle [...]"
Ce dossier par Antony Saran, Maître de conférences HDR, Formateur de Lettres, INSPE, Sorbonne Université, est suivi de 2 séquences pédagogiques :
- Séquence 1 (2nde (séries générales et technologiques)) : "Portrait du professeur en personnage de roman" (p.18-25)
- Séquence 2 (1re (séries générales et technologiques)) : "Rabelais, Gargantua" (p.26-38)"